Un journaliste assassiné, un candidat à la présidentielle et plusieurs dizaines de militants de l’opposition arrêtés. Au Rwanda, le climat est de plus en plus pesant à l’approche de l’élection présidentielle du 9 août.
Le jour où Paul Kagame déposait son dossier à la Commission électorale pour pouvoir briguer un nouveau mandat le 9 août, l’un de ses rivaux a été arrêté. Bernard Ntaganda, le candidat du Parti social Imberakuri, a été mis en garde à vue jeudi 24 juin au matin. Il est depuis interrogé par la police.
D’après le porte-parole de la police, il est soupçonné d’avoir récemment tenté de faire assassiner la chef d’une branche dissidente de son parti. Il est aussi accusé de divisionnisme ethnique et d’avoir organisé un rassemblement sans autorisation.
Plusieurs dizaines de militants de son parti et de celui, allié, de Victoire Ingabire, ont justement été arrêtés jeudi 24 juin aussi alors qu’ils se réunissaient à Kigali près du ministère de l’Administration locale, un ministère chargé d’enregistrer les partis politiques. Pour mémoire, le parti de Victoire Ingabire, les Forces Démocratiques Unies, et le Parti vert n’ont pas encore pu se faire enregistrer.
Un journaliste a par ailleurs été assassiné jeudi 24 juin au soir à Kigali. Jean Léonard Rugambage travaillait pour Umuvugizi, l’un des deux journaux indépendants actuellement interdits de publication. Il a été abattu devant sa porte par un inconnu qui a pris la fuite, selon la police.
Rappelons que, depuis son exil en Belgique, l’ancien Premier ministre rwandais Faustin Twagiramungu appelle au boycott de la présidentielle pour que le scénario de 2003 ne se répète pas. Lui-même avait été candidat au dernier scrutin en 2003. Il estime que « Paul Kagame, à l’époque, n’a pas été élu mais autoproclamé président après une fraude massive lui accordant un score stalinien de 95% ».
rfi.fr